L'ARCHIPEL NOURRICIER DU COEUR DE GOHELLE
Les Anges Gardins, par la microferme, porte le concept d’ « Archipel nourricier », constitué de petits espaces de culture et d’une « riviera comestible » au service d’un même projet : produire localement, tout en favorisant la biodiversité et le développement d’activités patrimoniales ou récréatives.
Le territoire d'implantation du premier Archipel nourricier (un autre est prévu à Denain) correspond à une réalité de caractéristiques et de difficultés assimilées particulièrement exacerbées que l'on rencontre en maints endroits de la région Hauts de France et dans certains bassins d'industrie traditionnelle ou de paupérisation urbaine partout en France. L'agglomération de Lens-Liévin a été en effet fortement marquée par la crise minière et industrielle, et doit aujourd'hui faire face à des difficultés liées au logement, aux friches industrielles et à l'emploi.
Au sein de cette conurbation, la ville de Loos-en-Gohelle est devenue une ville pilote du développement durable. C'est à partir de cette commune et de son projet « VITAL – Ville, transition et alimentation locale » que les actions que nous avons menées (Micro ferme servicielle, et présent projet d'Archipel nourricier) ont pu être amorcées. Depuis l'arrêt de l'industrie minière dans les années 1980, la ville a décidé de se lancer dans un mouvement de résilience, à la fois économique et écologique. La commune met en place une démocratie participative. Son PLU, par exemple, a été auto-construit avec les habitants grâce à l'association au groupe de travail sur la rédaction du PADD de porte-paroles des habitants et des représentants du monde économique. La vie associative est aussi une des caractéristiques du territoire. En effet, cette commune de 7 000 habitants compte plus d'une centaine d'associations sur son territoire associations nature, sportives, culturelles et patrimoine, activités manuelles, jeunesse, seniors, de solidarité, de quartier... Ainsi un large panel d'associations s'offre aux habitants.
Les Anges Gardins, par la micro ferme cocagne de Gohelle, s'inscrit dans cette dynamique en développant une nouvelle logique d'opérateur associatif au service de l'intérêt général, de l'éducation populaire et de la qualification professionnelle, articulé à la question du bien vivre alimentaire reconnu comme un thème majeur pour la mobilisation habitante, le vivre ensemble, la reconquête environnementale du territoire et la création de nouvelles activités...
Le projet d'Archipel nourricier consiste à créer sur une dizaine d'ilots un système économique fonctionnel d'un nouveau genre, alliant cultures productives, développement de la biodiversité, et interprétation du patrimoine, régi par un marqueur de flux d'échanges relativisant l'absence de moyens financiers, la MANNE (Monnaie d'une Autre Nature pour de Nouveaux Echanges)
Ce projet s'appuie sur :
1- La création d'un système de cultures à partager avec la population, dit « Cœur d'archipel »
2- L'utilisation des jardins de particuliers déjà productifs : Donnez-nous des jardins !
3- Le lancement d'un élevage de poules locales menacées d'extinction sur toute la zone de l'Archipel impliquant les habitants : l'opération « Viens mon poussin ! »
4- La mise en œuvre d'un programme d'animations culinaires à partir de lieux de cuisine et transformation insuffisamment investis : les Tiers lieux nourriciers
5- La tenue d'actions d'accompagnement des mangeurs « en difficulté d'autonomie » : les Ateliers de consommation responsable
6- Des lieux institués pour se fournir en denrées produites dans le cadre du système : l'épicerie/marché mobile
7- Des temps privilégiés pour mobiliser les résidents dans les cultures et les récoltes : les chantiers coopératifs
8- Un lieu d'échanges de graines, plants et de réparation d'outils : le repair café.
9- La mise en système est marquée par des flux comptabilisés par la MANNE*