Sensations de salon, par Terre d'Opale
Au Salon de l'agriculture, les confrères bio ne sont pas légion, les lobbies agroalimentaires pavoisent et dépensent sans compter en gadgets et déco au message "made in France" pour oublier l'avenir en back office que ces derniers nous préparent. Mais si les partisans du diester ne se cachent pas (enfin si un peu : une jeune fille presse des grains avec un vieux moulin pour obtenir le liquide qui servira de base de carburant. et vu comme ça c'est folklorique...), le reste (les OGM et tout ça) n'apparait pas. Résistance des agriculteurs français ? ou volonté de donner au Parisien la musique de circonstance : celle du cher pays de son enfance ?
Et puis il y a malgré tout les couleurs, les parfums de l'étable... la sensation, en arrivant par le pavillon 1, qu'on pénètre dans un endroit où l'on est bien à cause justement, de ce que les animaux, de race remarquable, éveillent de nos sens. C'est là que la campagne est vraiment dans la ville et donne au citadin l'impression que la ruralité peut-être encore vivante et en vérité avec la notion de qualité... Nous sommes quand même dans la partie des éleveurs, des vrais et des passionnés de leurs bêtes et du métier. Et on le sent bien au sens propre comme au sens figuré. Au fond, c'est leur salon.
Alors qu'est-ce que des membres de Terre d'Opale et des Anges Gardins viennent faire là ?
Ils viennent chercher un prix national, qui leur est décerné ainsi qu'à d'autres confrères pour l'opération A tout Jeune (voir l'article sur le projet). Ils ne seraient sans doute pas venus sans ça. Ce n'est pas leur "food pride".
Ils en profitent du coup aussi pour écouter un ministre au Programme National pour l'Alimentation enchanteur : notamment le soutien à l'agriculture locale dans les marchés publics de la restauration hors domicile, avec l'appui de 3 réseaux dont la Fédération Nationale de l'Agriculture Biologique (la Fnab) ; introduction de ces produits dans les établissements relevant de la justice, de la santé ; priorité à la qualité alimentaire et à la culture de la table et du repas à la française (label des grandes tablées). Et les fameux prix pour les actions que nous menons.
Avec une bonne glace au bon lait de nos vaches (de Leubringhen) et les chants des paysans du sud ouest, avec la saveur des enclos, un prix en poche et quelques phrases d'avenir, oui ce salon, c'est quand-même pour nous la fête, un peu... Puissions-nous encore gagner un prix pour y retourner !